Un écrivain jordanien chrétien assassiné pour une caricature jugée anti-islam.

Selon divers médias, dimanche 25 septembre, Nahed Hattar, 56 ans, a été assassiné de trois coups de feu par un islamiste radical devant un tribunal d’Amman (Jordanie) où il était jugé pour avoir publié une caricature (dont il n’était pas l’auteur) considérée comme offensante à l’islam. L’assassin a été arrêté.

La caricature se moque des djihadistes du groupe extrémiste sunnite état islamique (daesh) (et non-pas de Dieu ou de Mahomet).

Cet événement est révélateur de toute l’ambiguïté du monde musulman concernant l’islam radical. Le Jordanie est membre de la coalition internationale combattant les fondamentalistes de daesh et semble être un pays « modéré ». Elle n’en est cependant pas moins fondamentaliste elle-même dans la mesure où elle possède dans sa législation des lois permettant d’arrêter un monsieur qui partage pacifiquement un dessin humoristique (bien que pouvant offenser certaines sensibilités) sur son compte facebook personnel. Un événement qui passerait totalement inaperçu en occident devient une affaire d’Etat en Jordanie, puisque c’est sur ordre du premier ministre en personne que des procédures judicaires ont été engagées contre l’écrivain. Ceci s’explique par le fait que l’islam n’est pas qu’une religion (pratiquée à la maison ou à la mosquée), mais également un système politique pratiqué dans les pouvoirs exécutifs, législatifs et judicaires. Imaginons Manuel Valls ordonnant personnellement l’incarcération d’un intellectuel partageant un dessin humoristique. Ceci n’est pas possible dans un Etat de droit, qui plus est « laïque ».

Les partis politiques en Jordanie ont condamné l’assassinat. Même les Frères musulmans, qui estiment que cet acte n’a rien à voir avec l’islam. Soit. Il n’empêche que cet écrivain ne se trouvait à cet endroit (sur les marches du tribunal) et à ce moment non par plaisir, mais parce qu’il se rendait au tribunal où il était convoqué pour « insulte à l’islam ».

Cet événement rappelle les difficultés souvent rencontrées par les minorités et les voix discordantes dans les pays musulmans, même « modérés ».

Au-delà de toutes considérations politico-religieuses, je souhaite adresser mes condoléances à la famille de M. Hattar en deuil. Prions pour celle-ci. Prions pour la Jordanie et pour les minorités persécutées, quelles qu’elles soient. Prions également pour l’assassin et toutes les personnes aveuglées par une idéologie de mort. Ma conviction est que Dieu les aime également et qu’il souhaite les sauver.

 

Source info: RTS

Source photo : www.thiesvision.com

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