Le 8 novembre 2016 a été élu le 45^ème président des Etats-Unis d’Amérique, Monsieur Donald Trump.

Cette élection a été vécue par beaucoup comme une (mauvaise) surprise. Depuis le 8 novembre, j’ai pu entendre beaucoup de réactions, parfois virulentes, dans mon cercle social et également dans les médias. Ces réactions m’ont interpelées et m’amènent à quelques réflexions :

1. Les médias: L’élection de M. Trump a été une énorme surprise car les médias (radios, journaux, télévisions), les réseaux sociaux et les sondages nous disaient qu’il était impossible que M. Trump soit élu. Or l’impossible est devenu possible. Ceci m’amène à croire que les médias se sont trompés en masse. Il arrive à tout le monde de se tromper, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que les médias ne s’intéressent peut-être qu’à une partie (minoritaire ?) de la population (p. ex les « peoples », les politiciens, les homosexuels, etc…) et oublient le reste des gens (qui pourtant existe aussi). Certains médias feraient-ils de la communication (ou manipulation ?) plutôt que de l’information?

2. Le mur: J’ai entendu à plusieurs reprises des gens se disant « choqués » par l’affirmation de M. Trump concernant un mur sur la frontière mexicaine. Choqués au point d’accuser M. Trump des pires choses. Mais qui est vraiment choqué au point de partir aux Etats-Unis pour participer aux manifestations anti-Trump et empêcher la construction de ce mur ? Cela me fait penser un peu au fameux « Je suis Charlie » que beaucoup d’internautes avaient posté sur les réseaux sociaux en signe de « solidarité » après les attentats de Paris. L’idée de base peut être louable, mais qui est vraiment solidaire au point d’aller réconforter personnellement les familles brisées, d’aller dialoguer avec les sympathisants de daesh pour comprendre, de publier les caricatures concernées pour soutenir la liberté d’expression ? Critiquer Trump ou publier « Je suis Charlie », j’ai parfois l’impression que c’est juste pour se donner bonne conscience. Pour faire « comme tout le monde ». C’est facile et ça ne demande aucun effort. Mais au final ça ne change strictement rien à la situation. Quelqu’un a dit : les chiens aboient, la caravane passe…

3. Les américains sont stupides: J’ai également entendu plusieurs fois cette affirmation « le peuple américain est stupide et arriéré ». Il est vrai que M. Trump ne s’est pas autoproclamé président, mais qu’il a été élu démocratiquement dans un pays de plus de 300mio d’habitants. Je voudrais simplement rappeler que ce sont les Américains qui, dans un passé très proche, ont sauvé l’Europe de l’Allemagne nazie. Sans les Américains, l’Europe d’aujourd’hui serait allemande et nous parlerions la langue de Goethe (si toutefois nous existions). Les familles américaines ont laissé partir leurs gamins de 20 ans pour aller mourir dans la boue, à des milliers de kilomètre de chez eux, pour des gens dont ils ne savaient rien. Peut-être serait-il bon de se rappeler l’Histoire et de nuancer certains propos.

4. Hitler et Satan: Trump concentre il me semble toute la haine du monde contre lui. On le juge, on lui colle des étiquettes, on le traite de raciste, de haineux. On le traite même de nouveau Hitler et de Satan ! La violence des accusations m’interpelle : comparer M. Trump (qui n’a semble-t-il tué personne et n’est même pas encore président) à Hitler m’amène à croire que ses accusateurs étaient absents aux cours d’Histoire. Les gens qui accusent Trump des pires choses parce que soi-disant il a dit les pires choses se rendent eux-mêmes coupable de ce dont ils l’accusent, à savoir être haineux et raciste. Juger sans connaître (en surfant sur ce que la presse à sensation raconte), c’est un grand problème de ce monde. Mais connaissons-nous seulement vraiment M. Trump ? Qui sommes-nous pour juger et accuser? Pourquoi tant de haine ? Cela me fait penser à l’histoire de Jésus et la femme adultère, racontée dans l’Evangile de Jean (8:2-11) : Les scribes et les pharisiens (les intellectuels ou « élites » de l’époque, si j’ose dire) surprennent une femme en flagrant délit d’adultère et l’amènent à Jésus en disant que selon la Loi, elle doit être lapidée. Non seulement ils oublient l’homme, mais ils sont prompts à critiquer et à accuser. La réponse de Jésus est tout simplement géniale car elle éveille les consciences: « Que celui de vous qui est sans péché jette en premier la pierre contre elle ». Peut-être dirait-il aujourd’hui: Que celui donc qui n’a rien à se reprocher soit le premier à critiquer et accuser M. Trump. Et qu’il dirait à M. Trump: Je ne te condamne pas. Va, et comporte toi correctement à l’avenir. Jésus a cela de magique: il apporte la grâce.

« Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t’accusaient? Personne ne t’a-t-il condamnée? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus. » (Jean 8 :2-11, LS)

Pour ma part, je ne dis pas que l’élection de M. Trump est une bonne ou une mauvaise chose. Je dis simplement que cela ne m’étonne pas. M. Trump, tout comme Mme Clinton, sont tout simplement les reflets de notre monde capitaliste ultralibéral à la moralité douteuse. Tout les deux se sont violemment invectivés avec des attaques personnelles, sans prendre vraiment la peine d’élever le débat. Il aurait été intéressant de discuter ensemble pour trouver des solutions, acceptables par le plus grand nombre, aux vrais problèmes. On fera un bilan dans quatre ans. Je vous souhaite une bonne présidence, M. Trump. Que Dieu vous donne la sagesse, qu’il vous garde et qu’il vous protège.