Turquie : Pas d’obsèques religieuses pour les putschistes

Un article de la RTS évoque une annonce de le Diyanet, l’agence des affaires religieuses, organisme d’Etat et plus haute autorité islamique turque : Les putschistes tués durant la tentative de coup d’Etat en Turquie seront privés d’obsèques religieuses. “Le service religieux ne sera pas assuré” pour les personnes mortes dans les rangs des rebelles. “Ces personnes, par leurs actions, n’ont pas seulement piétiné les droits d’individus, mais de tout un peuple, et n’ont ainsi pas mérité les (…) prières“.

L’Etat turque décide donc de qui « mérite » des obsèques religieuses ou pas. L’Etat turque s’adjuge la prérogative de juger la conscience de ses citoyens, en décrétant qui est recommandable à Dieu ou pas.

Pour faire une analogie, c’est comme si François Hollande décrétait que les enterrements à l’Eglise étaient interdits pour certain types de délinquant. Ou si Johann Schneider Ammann (ou Ruth Dreifuss, à l’époque) interdisait de prier pour certains hors-la-loi. Cela nous paraît difficilement concevable. Mais c’est la réalité en Turquie et dans la plupart des pays islamiques : Il n’y a pas de séparation entre l’Etat et la religion. La religion est dans L’État et l’État est dans la religion. Cela s’explique à mon avis par le fait que l’Islam a des revendications politiques. Ce qui n’est pas le cas du Christianisme.

Le Diyanet est rattaché directement au cabinet du premier ministre et a pour mission, entre autre, d’éclairer la société sur la religion : le culte et la morale de l’Islam (source : Wikipedia).

Les déclarations du gouvernement turque font craindre le pire pour l’intégrité et la vie des putschistes. Il semble d’après Amnesty International que les droits humains soient gravement menacés par la terrible répression que mène le gouvernement.

Mais la vengeance est-elle la solution ? Il est facile de succomber à la tentation de la vengeance, à la loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent). Se venger, c’est la solution de facilité, à la portée de n’importe qui. Mais la violence ne fait-elle pas qu’engendrer encore plus de violence ? Ne serait-ce pas une occasion de prendre de la hauteur, de faire preuve de grâce, de compassion, de pardon, et ainsi montrer la voie à une possible réconciliation nationale dans une société qui est très divisée, comme le suggère Didier Bourkhalter ? Pour un homme, faire preuve de grâce et pardon est infiniment plus difficile que de céder à la facilité de la violence et de la vengeance (encore plus lorsqu’il est en position de force). Cela ma fait penser à un conducteur de Ferrari (oui la voiture rouge au cheval): Appuyer sur la pédale des gaz et rouler à 250 km/h, c’est à la portée de n’importe qui et ne nécessite pas de compétences particulières. Par contre, se modérer, respecter les limitations de vitesse à 80 km/h malgré une longue route droite sans circulation et sans radar nécessite une certaine sagesse et une maîtrise de soit. C’est peut-être moins « fun » et moins excitant, mais ça évite de mettre en danger les autres automobilistes, les piétons et soi-même. Et ça pollue moins. Plutôt que de penser à soit uniquement, on pense aussi aux autres.

Cela m’inspire ces paroles de Jésus : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5 :46-48)

Prions pour le peuple turque.

Et d’ailleurs, que disent les Ecritures au sujet de la loi du Talion ? Une partie de réponse ICI.

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